Protection des récifs coralliens : où en sommes-nous ?
Mercredi 4 juillet 2018 a eu lieu la passation de la présidence du secrétariat de l’ ICRI (Initiative Internationale pour les Récifs Coralliens) de la France vers la Principauté de Monaco, l’Australie et l’Indonésie. L’occasion de faire le bilan de ces deux dernières années, mais aussi de fixer les objectifs pour la suite. Nous y avons été invités, et voici notre retour.
Une responsabilité mondiale
Bruno David, président du Muséum national d’Histoire naturelle a commencé son discours d’ouverture par cette constatation “l’océan, c’est 96% du volume offert à la vie sur Terre”.
Tous les membres présents lors de l’évènement se sont accordés à dire que les récifs coralliens, qui représentent 30% de la biodiversité des océans, subissent de multiples pressions liées à l’Homme qui vont du réchauffement climatique aux pressions locales comme la pêche destructrice ou le tourisme de masse. Même si certains récifs arrivent à se remettre des épisodes de blanchissement à répétition et montrent de beaux résultats, la moitié des récifs coralliens risque encore de disparaître d’ici 2030, si rien n’est fait.
Serge Planes, directeur du CRIOBE et directeur de recherche au CNRS, rappelle l’importance écologique de ces écosystèmes : “1 km de récifs coralliens équivaut à la concentration en biodiversité de l’ensemble des côtes littorales de France métropolitaine”.
La France, un rôle essentiel
La France, qui possède le deuxième domaine maritime mondial après celui des États-Unis, héberge environ 10% des récifs coralliens de la planète.
Xavier Sticker, Ambassadeur français délégué à l’Environnement, fait le bilan des sujets sur lesquelles le pays a avancé :
- Le domaine des financements : l’ ICRI a entre autre aidé 5 projets de conservation marine à se lancer et a contribué aux campagnes de communication d’IYOR 2018 (année internationale des récifs coralliens). L’ ICRI a aussi participé à l’élaboration d’un rapport sur les innovations pour le financement des coraux.
- Les bonnes pratiques : une résolution contre l’usage des microbilles de plastique dans les cosmétiques a été votée, la réglementation sur le dragage a été renforcée (notamment grâce à la mobilisation de Coral Guardian) et un rapport sur les crèmes solaires a été publié.
Brune Poirson, Secrétaire d’Etat auprès de Nicolas Hulot, poursuit en assurant que la France ne s’arrêtera pas là. Elle cite le plan biodiversité, présenté le même jour :
- “Grâce à l’action des collectivités ultramarines, nous visons la protection en mer de 100 % des récifs coralliens français à horizon 2025, avec un objectif intermédiaire de 75 % en 2021. En particulier, nous soutiendrons et accompagnerons le déploiement du parc naturel de la Mer de Corail, porté par le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie.”
- Certains produits plastiques à usage unique, comme les coton-tiges ou les pailles, seront interdits d’ici 2020.
Enfin, beaucoup d’espoir repose aussi sur le Congrès mondial de la nature de l’UICN qui aura lieu à Marseille mi-2020 et qui devrait être l’équivalent de la COP21 en matière de biodiversité.
Encore beaucoup de travail pour les pays successeurs à la présidence de l’ICRI
L’Australie fait face à un défi important : la protection de la Grande Barrière de Corail qui est aujourd’hui une des plus menacées. Il faut espérer que les 500 millions de $ débloqués par le pays suffiront à sa protection.
Monaco pour sa part souhaite que la “Coral Reef Life Declaration” soit signée par davantage de pays. Le Royaume-Uni a récemment rejoint le mouvement.
L’Indonésie, quant à elle, subit déjà les conséquences de la dégradation des récifs car sa population, pour la majorité côtière, en dépend directement pour vivre. Le changement climatique n’est pas son seul ennemi et le pays va également devoir tenter d’éradiquer la pêche à la dynamite et au cyanure.
La Conférence Our Ocean qui aura lieu à Bali les 29 et 30 octobre 2018 sera une occasion de plus pour ces 3 pays d’unir leurs forces afin de mettre la protection des récifs coralliens au-devant de la scène internationale.
Comme l’a rappelé le prince Albert II de Monaco, l’Homme est la principale menace pour les récifs coralliens. C’est alors à lui de proposer des solutions, et seule une collaboration étroite entre les pays fera la différence.
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