Dans ces labyrinthes de calcaire vivant, les scientifiques estiment que plus d’un million d’espèces animales et végétales y sont associées et qu’ils accueillent plus de 25 % des espèces de toute la vie marine.
Ils sont aussi à la base de la formation d’autres écosystèmes. En effet, la pâture des formations coralliennes par les hordes de poissons-perroquets conduit à la formation de très grandes étendues de sable ; celui-ci, par l’action des courants, conduit à la formation de hauts fonds, d’îles et surtout, dans les zones propices, à la formation des mangroves et autres forêts côtières.
Une protection côtière
Les récifs n’occupent qu’une infime partie des fonds marins : moins de 0,2 %. Pourtant, ils longent plus de 150 000 kilomètres de côtes dans plus de 100 pays et territoires.
De par leur formation massive comprise entre la surface et les quelques premières dizaines de mètres de profondeur, les récifs coralliens forment une barrière absorbant de manière très efficace les éléments venant du large.
Ils absorbent l’énergie des vagues et concourent à la réduction de l’érosion des bords côtiers. Ils réduisent les dommages en cas de tempêtes, ouragans et autres cyclones, ainsi que dans une certaine manière, l’énergie des tsunamis. Ce faisant, ils protègent à la fois les écosystèmes se trouvant entre les récifs et les côtes, comme les lagons abritant des herbiers par exemple, et les installations humaines implantées en bord de mer.
Leur action est tellement efficace que l’homme l’imite en immergeant des structures en béton le long de certaines de nos côtes fragilisées. Sans ce rôle protecteur, certains pays situés dans des atolls n’existeraient plus.
Une importance alimentaire
Plus de 500 millions de personnes dépendent des récifs coralliens pour la protection qu’ils confèrent contre la submersion, les ressources halieutiques qu’ils offrent et le tourisme qu’ils contribuent à attirer.
Une large proportion de ces populations humaines vivent dans des pays en voie de développement et dans des nations insulaires et dépendent donc, dans une grande proportion, de la nourriture directement prélevée dans les eaux récifales et des moyens directs et indirects de subsistance qu’ils peuvent en tirer.
Les animaux récifaux sont une source importante de protéines. Les récifs coralliens fournissent environ 10% du poisson pêché dans le monde. Mais ce chiffre monte à 20-25% dans les pays en voie de développement, et de 70 à 90% dans les pays d’Asie du sud-est.
Des récifs « bien gérés » peuvent donner entre 5 et 15 tonnes de poissons, crustacés, mollusques et autres invertébrés par kilomètre carré.
Une importance économique
Du fait des revenus directement issus de la pêche, les récifs fournissent une ressource et des services d’une valeur de plusieurs milliards de dollars chaque année.
Des millions de personnes dans le monde dépendent des récifs pour leur alimentation, leur protection et leur emploi. Ces chiffres sont d’autant plus impressionnants que les récifs couvrent moins d’1% de la surface terrestre.
Selon une estimation, le bénéfice net total annuel des récifs coralliens dans le monde est de 29,8 milliards de dollars.
Le tourisme et les activités de loisir représentent 9,6 milliards, la protection du littoral 9 milliards, la pêche 5,7 milliards et la biodiversité 5,5 milliards de dollars (Cesar, Burke et Pet-Soede, 2003).
Une richesse touristique
Les récifs sont souvent l’élément essentieldans l’économie des régions tropicales qui les abritent.
Ils attirent en effet plongeurs, apnéistes, pécheurs récréatifs et les amateurs de plages de sable blanc. Plus de 100 pays bénéficient du tourisme lié aux récifs et celui-ci contribue à plus de 30% des recettes d’exportation dans plus de 20 pays.
Les économies locales bénéficient de milliards de dollars provenant des visiteurs de leurs récifs auprès des entreprises exploitant les écosystèmes récifaux. Par le biais des services touristiques, des milliards de dollars sont collectés. Dans de nombreuses petites îles, plus de 90% du nouveau développement économique est tributaire de ce tourisme côtier.
Le tourisme récifal, s’il est géré de manière durable, c’est à dire respectueuse de récifs en limitant les destructions et les pollutions induites par ce même tourisme, surtout en trop grande importance, peut fournir des ressources alternatives ou complémentaires de revenus pour les communautés côtières dans les pays en développement.
Un avenir médical
Étant privés dans une très grande mesure de toute possibilité de mouvements, les coraux ont développé un arsenal d’armes chimiques très efficaces pour se défendre et faire la guerre dans la conquête de l’espace récifal.
Les organismes coralliens sont d’un grand intérêt dans la recherche de traitements de certains cancers ou encore le vieillissement cellulaire. De plus, du fait de sa nature très proche de nos os, le squelette corallien utilisé depuis 1970 pour les greffes osseuses, se montre comme une piste prometteuse pour la régénération osseuse.
Etant donné que seulement une partie infinitésimale des organismes récifaux a été échantillonnée, analysée et testée, le potentiel pour de nouvelles découvertes pharmaceutiques est énorme.